LA GRANDE COURSE (Cyri-L, avril 2015)
Case 0/panorama du paysage : Case qui situe l’histoire
-« (Mon nom est NEZUMI !) On dit de moi que je suis roublard et plutôt inventif… J’adore fureter et ma curiosité me met parfois dans l’embarras. Mais ce que j’aime par-dessus tout c’est grignoter ! Ma gourmandise n’a pas de limite. Je vis au royaume Céleste où il y a bien longtemps… »
L’INVITATION AU PALAIS CÉLESTE
Case 1 : L’empereur rédigeant l’invitation
L’empereur de Jade souhaitait fêter dignement le Nouvel An et l’idée lui vint d’organiser une grande fête au palais Céleste où il convia tous les animaux du royaume.
Satisfait de son projet, l’empereur fit installer son pupitre sous la tonnelle près de la rivière qu’il affectionnait tant. Cela lui permettrait sans l’ombre d’un doute de rédiger la plus alléchante des invitations.
-« Voici l’encre de Chine la plus sombre de tout le royaume, mais où ai-je bien pu ranger mon pinceau à calligraphie préféré ? »
Sur un rouleau de parchemin choisi avec soin il se mit à rédiger.
Case 2 : L’envoi de l’invitation
-« Parfaite ! Vraiment parfaite ! Tout y est ! Ce n’était pas facile mais j’y suis parvenu. »
Il lui fallut quelques heures studieuses, à minutieusement plonger dans l’encre de chine le pinceau à la soie délicate, pour tracer chaque lettre avec calme et précision, sur le parchemin. Un vrai casse-tête (chinois), l’exercice n’est pas aisé, la moindre faute, la plus petite erreur ou encore la plus infime goutte et c’est la tache assurée. Il faudrait recommencer !
Alors en choisissant un à un chaque mot et en calligraphiant calmement, l’invitation fut enfin rédigée.
L’empereur fit ensuite appel à l’un des messagers du royaume Céleste (que l’on appelait KOTORI), pour parcourir tout le royaume sans délai.
-« Je te confie ce rouleau de parchemin. Va et informe tous les animaux que tu rencontreras. »
Case 3 : L’invitation
KOTORI, (l’oiseau messager), s’envola en emportant avec lui le parchemin. La nouvelle ne tarda pas à se répandre.
Et il ne fallut pas longtemps pour qu’elle circule dans tout le Royaume Céleste ; ainsi avant le coucher du soleil tout un chaqu’un fut prévenu.
-« Une fête au palais, quelle merveilleuse idée ! Rien de mieux pour changer les habitudes et s’amuser ! »
Case 4 : L’annonce
(Je me suis donc empressé de prévenir NEKO, mon ami et voisin.)
NEKO est un chat et comme tous les chats, il passe ses journées à faire la sieste ou sa toilette ! Je le trouve en pleine séance de débarbouillage.
-« Savais-tu que l’empereur de Jade nous convie au palais Céleste ? »
-« Ne vois-tu pas NEZUMI que je suis occupé ! Je n’ai pas de temps à perdre ! »
Ce n’était pas gagné, car convaincre mon ami de quitter son promontoire chauffé par les rayons du soleil, lui offrant le lieu idéal pour s’adonner à sa non-activité préférée était « mission impossible ».
-« Voyons NEKO, pourquoi ne pas m’y accompagner ? Nous pourrions faire la route ensemble jusqu’au palais.
N’es-tu pas curieux de découvrir le palais, son jardin à l’herbe luxuriante ? On dit que les bassins du palais regorgent de Carpes KOI aux mille couleurs et qu’il y a toujours du bon lait tiède pour ceux qui le demandent ! »
-« Hum ! Slurp ! Pourquoi pas, puisque tu insistes ! Mais il y a de la route jusqu’au palais, il faudra donc partir tôt demain matin. Tu sais que je suis un grand dormeur, je ne pourrai pas me lever sans ton aide. »
-« Promis NEKO ! Je te réveillerai à l’aube pour que tu puisses faire ta toilette puis nous nous mettrons en route. Qu’en dis-tu ? »
-« Je te fais confiance. Nous n’aurons aucun mal à atteindre le palais avec notre agilité, et nous pourrions peut-être même avoir le temps de saluer les Carpes avant que la fête ne commence. »
Ah ! Ce NEKO, quel gourmand ! Il était maintenant l’heure de se préparer pour la nuit.
Case 5 : Le bel endormi
Profondément endormis, le sommeil bercé de songes appétissants. Tous ces mets succulents, ces cascades de fromages, les montagnes de sucreries ainsi que la rivière de bon lait. De quoi saliver d’avance.
Et qui serait présent également ? L’empereur à n’en pas douter, KOTORI certainement, mon cousin le Rat des villes peut-être ou alors MIMI la jolie souris. Comme il me tarde d’y être !
Les étoiles et la lune étaient hautes dans le ciel quand des bruits de pattes se firent entendre au loin.
Case 6 : Le bœuf
Qui peut bien se promener à cette heure avancée de la nuit ? Ne serait ce pas KITSUNE le renard ? Il aime tellement les promenades nocturnes. Tout comme le TANUKI, même si personne ne l’a jamais vraiment vu !
En fait c’est USHI le bœuf. Intrigué je m’avance vers le chemin en prenant garde à ne pas déranger mon voisin, qui serait d’humeur chafouine. Perché sur un rocher pour qu’il puisse me remarquer je lui demande ce qu’il fabrique là en pleine nuit.
-« Je suis lent mais résistant. Si je pars maintenant je serai sûr d’être présent. »
J’ai immédiatement compris qu’il parlait de la fête au palais céleste. Lui aussi avait décidé de s’y rendre et tout comme moi il était impatient.
-« Et si nous faisions le chemin ensemble ? Ce serait moins triste pour toi, et de toute façon je n’arrive pas à fermer l’œil. »
Sans plus tarder, on se mit en route, côte à côte, tout en discutant.
Et voilà comment mon voyage a débuté.
LE PASSAGE DE LA RIVIÈRE
Case 7 : Arrivée à la rivière
-« Il y aura sûrement de l’herbe fraîche et de jolies fleurs… »
-« Certainement les meilleurs fromages avec de grandes variétés d’affinage. J’en ai déjà l’eau à la bouche. »
Maintenant perdu dans mes pensées j’avançais vers le palais, mais j’avais oublié que ce même chemin menait également à la rivière des lotus.
-« Oh, mince ! La rivière ! Je ne vais jamais pouvoir la traverser »
Le voyage s’arrêtait donc là pour moi. Adieu fromages, sucreries et autres douceurs !
Case 8 : L’idée
Je ne pouvais pas me résoudre à abandonner. Il me fallait une idée et vite.
USHI s’avançait précautionneusement mais n’était nullement gêné par l’étendue d’eau vive qui se présentait devant lui.
Mais oui ! La voilà la solution !
-« USHI, j’ai besoin de ton aide ! Ne bouge surtout pas. »
Je pris mon élan, afin de pouvoir attraper la queue de mon compagnon de route puis je courus pour remonter le long de sa colonne vertébrale pour finir par me faufiler entre ses deux cornes. De là, la vue était incroyable. Pour moi ce voyage allait prendre de la Hauteur !
-« On est partis ! »
Case 9 : La traversée
USHI, le bœuf, commença doucement à avancer dans l’eau. Au début pas à pas puis progressivement à la nage, la queue dressée et la tête haute.
J’étais fasciné par le mouvement de l’eau et la beauté du ballet des lotus flottant autour de nous.
Le clapotis de l’eau ainsi que le reflet de la lune et des étoiles nous accompagnaient.
L’autre rive fut enfin là et USHI fut vite au sec. La route était encore longue jusqu’au palais avant le lever du jour.
Case 10 : Le grand Départ 1°
Au petit matin UMA, le cheval, trottinait crinière au vent sur le chemin menant au palais céleste.
Vite rejoint par HEBI, le serpent qui se réveillait lentement sous le cerisier.
USAGI, le lapin, finissait sa toilette, il était heureux de voir qu’il n’était pas le dernier à se mettre en route.
Tout comme TORI, le coq, qui avait pris soin de lisser ses plumes pour l’occasion.
Case 11 : Le grand Départ 2°
De l’autre coté du royaume, on pouvait apercevoir TORA, le tigre, marchant d’un pas décidé. Aucune fête au palais céleste ne pourrait avoir lieu, sans le roi des animaux terrestres bien entendu.
YAGI, la chèvre suivait timidement, elle aussi avait rencontré KOTORI (l’oiseau messager) et, bien que discrète, elle avait vraiment hâte d’y être.
Même RYU, le dragon et roi des montagnes, avait décidé de se rendre au palais.
SARU, le singe, hésitait encore à quitter son arbre et réfléchissait tout en faisant ses étirements matinaux.
-« Une réception au palais, pourquoi pas après tout ! Le voyage sera certainement amusant lui aussi. »
Case 12 : La délégation
Voilà comment tout ce petit monde se retrouva à faire la route ensemble.
Fièrement, en tête du convoi, TORA, le tigre avançait d’un pas rapide et décidé.
Le fait qu’il rampe n’empêchait nullement HEBI, le serpent, de suivre le rythme et de prendre l’avantage sur RYU, le dragon ….
USAGI, le lapin galopait afin de rester parmi les premiers.
SARU, le singe marquait la cadence ; « Une, deux, une, deux… » pour encourager le reste de la troupe.
YAGI, la chèvre suivait d’un air amusé les pitreries du singe, tout comme UMA, le cheval qui préférait fermer lamarche tout en prenant garde à ne pas bousculer TORI, le coq.
FUTA, le cochon n’en croyait pas ses yeux. Que de monde sur ce chemin d’ordinaire si calme.
-« L’annonce de l’empereur en est certainement la raison » dit INU, le chien.
-« Regarde FUTA, ils viennent nous chercher ! Ne tardons pas et mettons-nous en route ! »
Le convoi finit donc par accueillir deux nouveaux participants.
CASE 13 : L’obstacle
Malheureusement, comme le bœuf et le rat quelques heures plus tôt dans la nuit, eux aussi avaient oublié la rivièredes lotus.
Rassemblés sur le bord de la berge, certains animaux étaient sceptiques, d’autres ennuyés ou même effrayés, tous perplexes. KOTORI l’oiseau ne s’était pas posé la question, lui.
Oui, mais voilà ! Il faudra bien traverser.
FUTA, le cochon, lui rayonnait. Qui aurait cru qu’il trouverait là, en bordure de la rivière, la plus belle mare de boue qu’il lui ait été permis de goûter.
-« Alors ! Tu vois qu’on a eu raison de les suivre ! » dit INU, le chien.
-« Profites-en, les autres ont l’air de faire une pause ! Oh ! Une libellule ! Salut toi ! Tu veux jouer avec moi ? »
Seul TORA, le tigre semblait se demander ce qu’ils attendaient tous pour continuer.
Case 14 : On se jette à l’eau
Tout à coup, devant les yeux sidérés des autres animaux, TORA, le félin bondit dans la rivière.
-« C’est juste un peu d’eau les amis ! Attention les yeux ! Je plonge. »
Case 15 : A la nage
Pas une seule éclaboussure, le plongeon du tigre fut parfait !
A l’image des juges de compétitions de natation, le reste de la troupe semblait vouloir lui attribuer une note.
-« 10/10 pour l’audace et le courage !, 7/10 pour la technique ! »
Indifférent à leurs commentaires, TORA, le tigre continua son chemin à la nage, nullement gêné par le courant, ni la fraicheur de l’eau de la rivière.
-« On se retrouve au palais ! »
Case 16 : Une mauvaise idée
Impressionné et porté par le courage du tigre, USAGI, le lapin se mit lui aussi à sauter vers la rivière à la recherche d’un passage à gué, sous les regards ébahis de YAGI, la chèvre et UMA, le cheval.
RYU, le dragon était plus que perplexe, sidéré par sa témérité :
-« Ce lapin n’a pas froid aux yeux ! »
Case 17 : Le sauvetage
Le lapin ne manquait peut être pas de cran, mais il n’avait pas la même dextérité, ni la même aisance dans l’eau que le félin. Le courant était bien trop rapide pour lui et il se retrouva vite emporté par les flots. Il réussit, à force d’efforts, à s’agripper à un tronc d’arbre charrié par la rivière. Il ne lui restait plus qu’a se laisser dériver sur son radeau de fortune sans savoir où le courant le mènerait.
-« C’est fini pour moi l’aventure. » se dit-il avant de remarquer qu’une brise inattendue se levait.
C’était le souffle puissant de RYU, le dragon qui essayait de diriger l’embarcation de fortune du lapin vers l’autre rive, alors que les autres animaux assistaient à la scène, impuissants.
Case 18 : Une peur bleue
De l’autre côté de la rivière, trempé et apeuré, USAGI, le lapin tentait de se remettre de ses émotions.
-« Brrr ! Brrr ! Qu’est ce qui m’a pris ? C’était moins une ! »
Sur la rive opposée, tout le monde était soulagé, mais personne n’osait faire un geste.
Finalement, RYU, le dragon prit son envol car il ne voulait pas prendre trop de retard sur le tigre. Sa taille et son poids, ne lui permettraient pas de voler jusqu’au palais mais il pourrait à coup sûr, traverser et essayer de rattraper son retard sur son concurrent.
Inquiet, avant de s’éloigner, il jeta un dernier coup d’œil au lapin qui s’ébrouait.
Case 19 : Le grand saut
Le reste du groupe mit du temps à reprendre leurs esprits et le lapin s’était déjà remis en route, quand UMA, le cheval décida lui aussi de se lancer.
-« Mes pattes sont robustes et je suis un expert en saut d’obstacles. Ce n’est pas une rivière qui m’empêchera d’avancer ! »
Cette déclaration finit de convaincre HEBI, le serpent qui, grâce à ses anneaux solides, s’accrocha en silence à la queue du cheval juste avant qu’il ne bondisse.
Un saut fantastique ! Le serpent en avait encore des « hauts le cœur » comme dans les manèges à sensations.
Case 20 : Quand faut y aller
-« Je n’ai pas fait tout ce trajet pour m’arrêter là ! Je n’ai pas d’aussi grandes pattes que le cheval mais mon habilité n’a rien à lui envier. »
YAGI, la chèvre, prit son élan et finit par s’élancer sur l’un des rochers qui dépassaient de l’eau.
-« Et maligne avec ça ! Je n’ai qu’a suivre les rochers, ils me mèneront de l’autre côté. »
TORI, le coq vit lui aussi la possibilité d’utiliser cette méthode.
-« Je ne vole pas aussi loin que le dragon, mais mes ailes arriveront à me porter de pierre en pierre. » Et lui aussi finit par décoller de la berge pour traverser la rivière.
SARU, le singe n’avait aucune envie de rester seul sur la rive. Ses acrobaties lui permettraient bien de traverser.
Case 21 : Le rodéo
Après avoir effectué un double saut périlleux, le singe finit son envolée sur le dos de YAGI et réussit à rétablir son équilibre en s’accrochant très fort à la queue de la chèvre plus que surprise.
-« Hu ! Dada ! Encore un petit effort ! Tu y es presque. »
TORI, le coq atteignit le premier rocher.
-« Ne surtout pas regarder en bas ! Ne surtout pas regarder en bas ! » Cette traversée ne sera pas de tout repos pour le gallinacé.
Case 22 : Raccourcis
-« Plus qu’un petit effort ! »
Le coq battait des ailes frénétiquement en s’élançant du rocher, il était à bout de forces, cette rivière était vraiment trop large. Le vent s’engouffrait dans ses plumes et les ébouriffait.
-« Je profiterai d’une pause de l’autre côté pour prendre le temps de lisser mes magnifiques plumes. Je ne pourrais décemment pas me présenter au palais dans cet état. »
Sur l’autre rive YAGI, la chèvre pleurait à chaudes larmes, elle aussi voulait faire forte impression face à l’empereur. Alors elle avait passé plus d’une heure à laver et démêler sa queue. Elle avait longtemps hésité à faire une tresse, car cela serait bien plus confortable pour le voyage, elle était si fière de sa jolie queue grise et soyeuse qui retombait en cascade sur ses pattes arrières. Finalement un simple « coup » de brosse suffirait. Oui mais voilà, cette queue qui faisait sa fierté se trouvait maintenant entre les pattes de SARU. Il la lui avait arrachée par accident en s’y agrippant.
-« Oups ! La boulette !! Euh, finalement je te trouve plus en beauté comme ça ! Et puis la mode n’est –elle pas au court cette année ? Sèche tes larmes et remettons-nous en route, je suis certain que la fête au palais te rendra le sourire. »
Case 23 : Le jeu
-« Ca y est, je l’ai fait ! Me voilà enfin de l’autre côté de cette maudite rivière et je suis épuisé. Il me faudra un peu de temps pour récupérer mon souffle et laisser mes pauvres ailes se reposer. De toute façon je ne suis pas le dernier. »
TORI, s’installa confortablement sur la berge pour ordonner son plumage tout en profitant du spectacle que la baignade d’INU, le chien lui offrait.
La poursuite de la libellule avait fini par conduire le chien dans l’eau mais INU aimait tellement jouer à « CHAT » qu’il ne prit même pas garde à ce qu’il faisait. Il sautait, plongeait et frappait l’eau de ses pattes avant tout en essayant d’attraper l’insecte qui, comme pour le narguer, se posa sur sa truffe.
-« Tu ne perds rien pour attendre, tu vas voir si je t’attrape ! »
Case 24 : L’éclaboussure
La libellule avait certainement pris les menaces du chien au sérieux, puisqu’elle s’envola de nouveau vers la rive.
INU, se retourna vivement, en emportant avec lui des gerbes d’eau glacée.
L’une d’elle termina sa course sur FUTA qui avait décidé de s’accorder un petit somme dans ce lieu paradisiaque. Le réveil fut brutal pour le cochon. Il lui fallut un certain temps pour remettre ses idées en place : Marche, fatigue, divine mare de boue, invitation, palais, fête…Fête ! Mais depuis combien de temps dormait-il ? Il n’y avait plus personne sur la rive.
-« Je crois que tu as assez joué, INU. Laisse donc cette libellule tranquille et remettons-nous en route. Un bon bain finira de me nettoyer. Attention, me voilà ! »
Et comme pour illustrer ses propos le cochon prit son élan et finit sa course dans l’eau.
Case 25 : La planche
Le chien avait rejoint la berge à la nage rapidement puis s’était ébroué pour enlever l’excédent d’eau dans son pelage. Une grosse flaque eut le temps de se former sous lui avant qu’il ne finisse par s’impatienter.
-« Je pensais qu’il fallait qu’on se remette en route ? Si Monsieur en a terminé avec son bain, monsieur est prié de bien vouloir sortir de l’eau lui aussi ! »
C’est sans gros efforts que FUTA rejoignit INU. Il se laissa glisser sur le dos et emporter par le courant.
– Allons-y mon ami, cette petite thalasso m’aura fait le plus grand bien.
L’ARRIVÉE ÉCHELONNÉE
Case 26 : Le palais en vue
-« De là-haut les oiseaux me paraissent plus proches et les arbres bien moins grands également. Oh ! Ça y est j’aperçois le palais ! »
J’étais tellement content de pouvoir enfin apercevoir le palais, il fallait reconnaitre que le voyage avait tout de même été un peu long, à défaut d’être fatiguant. Toujours perché au sommet du crane du bœuf, je contemplais le paysage.
-« Nous y sommes presque, le palais est juste après cette rivière. »
Je ne pouvais m’empêcher de me réjouir, secrètement, de la présence d’un pont cette fois-ci.
Case 27 : L’arrivée
Ce qui me frappa en premier, c’est la longueur du pont. USHI, avait beau être fort et déterminé, il n’en restait pas moins lent. Je trépignais d’impatience du haut de mon perchoir.
J’en profitais pour remarquer la splendeur des jardins entourant le palais céleste, garni d’arbres taillés aux formes arrondies, plantés dans de magnifiques poteries blanches et bleues.
Le palais semblait immense avec ses nombreux étages surmontés de grands toits « pagodes » rouges et aux multiples sculptures dorées.
En contre bas, se trouvait un bassin qui se déversait dans la rivière, entourée de roseaux, où des lotus flottaient et des carpes colorées nageaient en s’amusant à remonter le courant.
USHI avança vers un vieil homme qui se tenait là, au milieu de toutes ces merveilles. Il portait une longue tunique rouge brodée d’or et il souriait gentiment. Il semblait nous attendre.
La chose qui me frappa chez lui, était ses sourcils ! Quelle longueur et quelle forme rigolote. Il fallait que je voie ça de plus près. Cette pensée m’obsédait tellement, que j’entendis à peine, le clapotis de l’eau provenant de la rivière d’où le tigre, TORA, grâce à son agilité, s’extirpait sans mal.
Case 28 : Enfin !
Étendu sur l’herbe près de la rivière, le tigre reprenait son souffle. TORA ressemblait à mon ami NEKO, le jour où la pluie nous avait surpris. Un gros chat orange et tout détrempé. Même si il faut admettre que le tigre n’avait pas l’air d’autant s’indigner de son sort que mon ami à l’époque. Il est comme ça NEKO, il déteste l’eau.
Comme le vieil homme tendait le bras vers nous, j’en ai profité pour sauter sur sa main.
-« Non, mais regardez moi ça ! C’est vraiment trop drôle ces sourcils ! Et de près, c’est encore plus marrant ! »
Au moment où n’y tenant plus, j’allais rire aux éclats, le vieil homme prit la parole :
-« Vous voilà chers animaux. Je vous remercie d’avoir répondu à mon invitation. Et toi, petit rat, pour te récompenser d’être arrivé le premier, je décide de donner ton nom à l’année nouvelle qui s’annonce. Tu en seras le protecteur. »
Case 29 : Le couronnement
C’était incroyable ! En fait, monsieur sourcils s’avérait être l’empereur de Jade.
Pour le coup, je n’avais plus envie de rire et j’en ai même perdu la parole, car techniquement, le premier, si on va par là, et bien… C’était USHI !
J’étais installé sur le plat de la main gauche du vieil hom… Euh, de l’empereur et de sa main droite, il déposa, délicatement, sur ma tête, une splendide couronne d’or. Elle brillait énormément grâce aux pierres précieuses qui la décoraient.
J’ai pris une grande inspiration et je me suis mis bien droit sur mes pattes antérieures pour paraitre à la hauteur du moment, et là, j’ai vraiment senti le poids de cette couronne sur le sommet de mon crane.
-« Félicitations ! Cette couronne récompense ton intelligence et ton ingéniosité. Deux traits de caractère qui désormais seront attribués aux hommes nés l’année du Rat. »
Quelle fierté, Moi qui pensais venir assister à une simple fête, je me voyais propulsé « Protecteur de l’année ». Cela sonnait bien à mes oreilles !
Puis, l’empereur se tourna vers USHI, le bœuf, pour lui annoncer qu’il avait lui aussi mérité une récompense.
-« Toi, bœuf, Je t’attribue la protection de l’année suivante pour te récompenser de ta générosité et de ton endurance. Je déclare également que chaque Homme qui naitra l’année du Bœuf aura ta nature serviable. »
A ces mots, TORA, le tigre se présenta devant l’empereur.
-« Quant à toi, tigre, je te nomme grand protecteur de la troisième année pour célébrer ton courage. Les Hommes naissant l’année du tigre hériteront de ta force et de ton goût du risque. Ils réaliseront de grandes choses. »
Case 30 : Les suivants
Puis, tout s’accéléra. Je n’imaginais pas qu’autant d’animaux répondraient à l’invitation de l’empereur. En à peine quelques instants, le grand pont rouge qui traversait la rivière se retrouva envahi par les nouveaux arrivants.
Curieusement, en quatrième position, je vis arriver USAGI. Le lapin courait, ses grandes oreilles plaquées vers l’arrière, je ne l’imaginais pas si rapide. Je soupçonnais, RYU, le dragon, qui le suivait de près d’y être pour quelque chose.
À peine plus loin, j’aperçus UMA, le cheval, galopant à pleine vitesse. Malheureusement pour lui, RYU, le dragon était si grand et large qu’il dut ralentir pour ne pas le percuter. C’est le moment que choisit HEBI, le serpent pour se laisser glisser de la queue du cheval et regagner le sol.
Il réussit à se faufiler en rampant entre les pattes du cheval.
Surpris par la présence du serpent qui semblait être apparu de nulle part, UMA, le cheval prit peur et se cabra ! Le reptile en profita le doubler.
(Bien évidement, eux aussi se présentèrent devant l’empereur et ils reçurent la même récompense.)
Case 31 : Les derniers arrivés
Le défilé continua ensuite avec YAGI, la chèvre qui avançait la tête basse. Quelque chose avait changé en elle mais je n’arrivais pas à voir de quoi il s’agissait au juste.
Elle avait pourtant toujours sa petite barbichette grise au bout de son petit museau, ainsi que ses deux cornes recourbées vers l’arrière, ses quatre pattes, ses deux oreilles, ses grands yeux noirs et sa queue. Sa queue ! Voilà ce qui avait changé. Elle paraissait bien plus courte !
SARU, le singe, semblait changé lui aussi. Il se pavanait affublé d’une moumoute grise perchée sur le haut de sa tête. C’était drôle, cela lui donnait l’air de porter l’iroquoise. Ce singe est incapable de rester sérieux, toujours à faire le pitre ! Il était en équilibre sur la rambarde du pont tout comme TORI, le coq, certainement pour paraitre plus grand ! Ses plumes brillaient et étaient parfaitement ordonnées. À croire qu’il n’avait pas fait le trajet jusqu’au palais, mais comment faisait-il pour être toujours impeccable !
Le convoi se terminait avec INU, le chien qui comme à son habitude semblait vouloir jouer avec un oiseau qui était passé trop près de sa gueule ! Un rien le divertissait ! Heureusement, FUTA, le cochon, qui fermait la marche le rappela à l’ordre et bientôt, eux aussi se retrouvèrent devant l’empereur.
CASE 32 : La roue du temps
Nous étions enfin tous là. L’empereur remercia tous les animaux qui s’était déplacés et octroya donc une année à protéger suivant l’ordre dans lequel ils s’étaient présentés à lui. Tous se demandaient de quels traits de caractères seraient doté les Hommes nés sous leur année :
-« Ma fougue et mon désir de liberté certainement. » dit le cheval.
-« Mon sens de l’humour et mon goût pour les bonnes blagues » ajouta le singe.
-« J’espère qu’ils hériteront de mon sens inné de l’esthétique et de la parure ! » dit le coq.
YAGI, la chèvre, RYU, le dragon et USAGI, le lapin s’accordèrent pour laisser le choix à l’empereur, celui-ci saurait bien s’en débrouiller.
Quand à FUTA, le cochon, INU, le chien et HEBI, le serpent, ils étaient trop occupés à se prélasser pour s’en soucier.
Puis la fête commença, un grand feu fut allumé et tout le monde se mit à danser sous les lumières diffuses des lanternes rondes. Des boissons et des plats succulents étaient apportés du palais, il y en avait pour tous les goûts. Bien entendu, je me suis concentré sur la montagne de fromages qui m’était proposée. Ils étaient à coup sûr les meilleurs fromages que j’avais pu grignoter jusque là !
Quelle Soirée ! Et ce jusqu’au bout de la nuit !
CASE 33 : Le retour
Puis il fallut rentrer. Au petit matin, nous avons tous repris le chemin du retour, fatigués mais très heureux ! Quand j’y pensais, toutes les douze années, les Hommes me célébreraient ! Ce n’était tout de même pas rien !
Ma couronne bien en place et des étoiles plein les yeux je finis par atteindre mon domaine. C’est à ce moment là que je me suis souvenu de la promesse faite à mon ami NEKO, le chat. Comment j’avais pu oublier ça !
En m’entendant, il bailla et s’étira, prêt à partir. Je ne pouvais pas lui mentir, il fallait tout lui avouer. Je n’étais pas vraiment fier de moi en m’avançant vers lui.
-« Ouah ! Te voilà enfin NEZUMI ! Je me demandais ce que tu fabriquais ? N’allons-nous pas être en retard pour la fête au palais Céleste ? »
De près, mon ami me semblait étrangement grand et intimidant ce jour-là, surtout ses canines, elles étaient impressionnantes.
J’ai fini par prendre une profonde inspiration et me suis lancé dans les explications :
-« Comment te dire ? Et bien voilà, il faisait nuit, tu dormais, j’ai entendu du bruit, c’était USHI, le bœuf, on a parlé du voyage et je l’ai suivi et puis on est rentrés, enfin, pour faire court, j’y suis allé sans toi ! » dis-je d’une traite sans reprendre mon souffle.
NEKO se figea.
CASE 34 : Les regrets
-« Comment ça ? Sans moi ? Mais tu m’avais promis… » dit NEKO qui voyait s’envoler sa chance de pouvoir taquiner les si célèbres carpes du palais. Des larmes s’étaient formées au coin de ses grands yeux.
C’est à cet instant que je compris combien j’avais blessé mon ami. Il comptait sur moi et moi, je l’avais laissé derrière. C’est la tête basse et le dos courbé que je lui ai présenté mes excuses.
-« Veux-tu bien me pardonner NEKO ? J’étais si impatient à l’idée de faire la fête que je n’ai pas pensé à te réveiller. »
CASE 35 : La colère
-« Tu n’as pas pensé à me réveiller, c’est donc ça ? Mais dis-moi, petit rat, que portes-tu donc au sommet de ton crâne ? » s’écria le chat tout en arrondissant le dos et en hérissant le poil.
-« Ah ! ça, ce n’est presque rien ! Tu vas rire en fait ! Figure-toi que l’empereur, qui a des sourcils rigolos au passage, tu aurais bien ri ! Alors, je disais, l’empereur a décidé de récompenser les animaux qui avaient fait le déplacement en leur attribuant la protection d’une année à chacun. Et, hop ! C’est comme ça que j’ai une couronne car j’étais le premier. »
Ma voix tremblait et je commençais à avoir très peur d’autant que je vis NEKO sortir une à une ses griffes comme pour ponctuer chacun de mes mots.
-« Dis moi, minuscule rongeur, tout cela n’était-il pas calculé d’avance ? Tu m’as évincé de la compétition car tu te savais moins rapide. Comment as-tu osé me faire ça ? »
Je pouvais lire la colère et la rage dans ses yeux. Je n’avais plus qu’une seule chose à faire, FUIR ! COURIR !
CASE 36 : La naissance d’une légende
La légende raconte que ce fut le début de la rivalité entre chat et rat.
Le chat qui se sentit trompé par son ami le rat décida de le traquer éternellement.
CASE Crédits : La recette
– Une grande cuillerée des différentes légendes entourant le zodiaque chinois,
– on ajoute une pincée de ma passion pour la langue japonaise,
– on saupoudre de ma très grande envie de dessiner un rat voyageant sur la tête d’un bœuf et on mélange.
On laisse mijoter et hop ! On obtient cette histoire aux décors acidulés, avec ses animaux aux formes enfantines qui je l’espère vous plaira autant à lire que le plaisir que j’ai eu à la créer.