« Notre » histoire commence en juillet 2014 quand F. Roquette, étudiante de l’ESAA-Aquitaine, présente ses dessins à son futur maître de stage en entreprise, Éric Seigne : un petit romain retient son attention.
Il contacte deux passionnés de médiation patrimoniale, G. Robin de Mimizan et A. Lesca, et leur propose de faire découvrir l’archéologie littorale aux enfants, avec les yeux de ce jeune soldat.
Le circuit est tout tracé par la voie romaine qui reliait Astorga à Burdigala.
Quelques semaines plus tard, le projet prend forme. Eric Seigne nous conseille de limiter notre itinéraire à cinq étapes et d’écrire cinq fiches pédagogiques pour chaque étape : le jeune romain débarquera au port d’estey de Burdigala et prendra la voie littorale en faisant étape à Boïos puis Losa etc… jusqu’à Dax. Ce ne sera pas un cours d’histoire !!! L’aspect documentaire sera réservé aux fiches-pour-les-profs.
Nous nous mettons au travail pendant l’été, en nous appuyant sur la bibliothèque de la Maison du Patrimoine de Mimizan, les nombreux documents mis en ligne, en particulier dans les Landes et la carte archéologique de Gironde d’H. Sion ; fin août, la liste des 25 fiches est prête et validée.
Dès sa première semaine de stage à RyXéo, début septembre, F. Roquette adhère au projet et propose ce circuit pour Lucius,
Les trois semaines suivantes de son stage sont bien remplies pour Fanny qui découvre les logiciels libres, notamment Gimp et Scribus :
- les croquis pour les villes,
- la maquette de fiche documentaire et
- le projet d’interface de site web interactif.
Les discussions vont bon train ; avec ses interrogations, Fanny nous oblige à approfondir nos connaissances afin de lui donner des pistes pour ses essais de représentations.
- De notre côté, nous commençons les campagnes photographiques au Musée d’Aquitaine en compagnie de notre photographe attitrée, NathalieS, pour alimenter la base de données d’abulédu-data en REL.
Catastrophe, nous apprenons que Marc Lugan a déjà donné vie à un autre Lucius, en Narbonnaise, à la fin du Ier siècle de notre ère. Et c’est ainsi que notre Lucius devint Silvanus (de « silva » la forêt en latin). Il aurait fallu lui adjoindre un nom de famille et un surnom mais nous choisissons de rester dans le domaine de la fiction pour tout ce qui n’est pas lié à ce que Fanny appelle désormais les fiches de connaissance.
La première fiche, sur la mosaïque, prend forme, en voici les deux pages intérieures :
D’octobre à avril, Fanny repart pour six mois à l’ESAA Aquitaine, mais continue à construire, sous l’œil de ses formateurs :
- une maquette de fiche bien structurée :
En terme d’ajustement par rapport à la précédente version, je propose de faire 2 niveaux de lecture au sein de chaque paragraphe (ou de certains paragraphes), ce qui revient à hiérarchiser l’information pour que les petits puissent capter l’information principale. Voilà les contraintes :
– taille du texte d’intro : 520 caractères maximum
– taille des titres : 35 caractères maximum
– taille des textes maximum de chaque paragraphe : 650 caractères
– taille globale de la fiche : 1500 caractères, avec 4 photos (une photo peut-être remplacée par 200 caractères),
- l’interface de son site internet et elle réalise
- l’encrage des six villes.
Parallèlement, nous participons au montage du projet de circuit pédestre de Burdigala en 6ème avec la professeure-documentaliste du CDI du collège Cantelande de Cestas, Claire Claverie. Cette étroite collaboration pendant plus de six mois, très enrichissante, va me permettre d’ajuster régulièrement les contenus prévus pour les fiches documentaires à la « cible » des 10-12 ans (comme disent les spécialistes) et de nourrir notre motivation, tout en travaillant à deux, le rêve !
Au mois d’avril 2015, Fanny Roquette démarre son second stage, de trois mois, à RyXéo. Elle se lance le premier mois dans
- le coloriage des villes,
- et surtout tous les « livrables » requis par sa formation : logo, carte de visite, affiche. Elle nous fait participer aux choix, par exemple pour le logo :
Voilà trois idées de logos, selon trois axes différents :
– Une couronne de pin (avec ou sans sa pomme de pin), symbole du Dieu Sylvanus de la Rome antique. C’est également une référence à l’idée de lauréat, liée donc avec la notion de savoir.
– Le profil du petit Sylvanus, comme frappé sur une pièce, centré ou décalé vers la gauche pour lui laisser la place « d’aller de l’avant »…
– Un animal, tel que le cheval afin d’évoquer la notion de voyage (de ce petit romain, donc).
J’ai également choisi de placer le logo dans un cercle, forme associée à l’idée de roue (avancée), donc de voyage…
Par contre, j’ai volontairement envoyé les propositions en noir et blanc afin que le choix porte sur le symbole et non sur la couleur (qui sera donc ajoutée par la suite).
Je vous propose de me dire quel axe, selon vous, symboliserait le mieux le voyage de Sylvanus en Aquitania.
Pendant ce temps nous continuons
- les campagnes de photographies
- et les contacts avec les archéologues : nos recherches au service documentation du SRA sont facilitées par Sandra Boussaguet, que nous remercions vivement de son accueil.
Le mois de mai passe ensuite à toute vitesse pour Fanny : préparation du site web avec le chargé de communication de RyXéo, Jean Imhof.
De notre côté, nous préparons le contenu (textes et images) de la fiche documentaire du Palais Gallien, en tenant compte des recommandations de Fanny. Je me fabrique une sorte de « maquette » papier des quatre pages. Mais il me faudra encore raccourcir les textes et compléter les images.
Le projet Burdigala continue d’avancer en parallèle et me donne des idées de jeux numériques, à partir des clichés mystérieux du sas d’entrée du CIAP pour les monuments de la rive gauche.
Pour Fanny, pré-soutenance à l’ESAA le 19 mai. Voici le calendrier conseillé par ses formateurs pour le dernier mois :
- le texte du premier livret (si possible pour lundi prochain)
- les premières fiches de connaissances (si possible pour le 25 mai)
- toutes les fiches de connaissances (si possible pour le 1er juin)
- les 4 x 12 donc 48 questions des flash-cards (à priori, ce sera également les questions des quiz) pour le 8 juin dernier délai !
C’est donc le moment d’écrire à deux la première aventure de Sylvanus ! Le storyboard est terminé ; il n’y a plus qu’à écrire le texte. Nous décidons d’écrire un mini-livre pour les 5-7 ans, mais ma plume m’entraîne bien loin du projet initial. Les croquis de Fanny nourrissent nos échanges et nos idées, et je me trouve des excuses : — Nous serons toujours à même de « raccourcir » les légendes, n’est-ce pas ?
Une fois le texte écrit, il faut le passer au rouleau compresseur des relecteurs de tout âge et de tous horizons, y compris les historiens. Les mots nouveaux vont servir pour les quizz et les jeux de flashcards.
Début juin, nous faisons le point pour être sûrs que le projet sera terminé dans les temps, et sous quelle forme. La démarche pragmatique et lucide de Fanny est très courageuse ; et pourtant plusieurs initiatives innovantes, venant de l’extérieur ou de nous-mêmes, nous obligeront à « mettre les bouchées doubles », par exemple les circuits pédestres avec audio-guides sur fond de carte OSM.
Le livre est terminé. Fanny commence les études de marché pour l’impression du livre. Elle met en page deux mini-livres en s’appuyant sur la maquette de Jean Imhof, un pour la fin de maternelle et un pour le cycle 2.
Sylvanus le petit romain découvre le port de Burdigala avec enthousiasme.
Sylvanus traverse la forêt de pins et de chênes des boïates et grimpe jusqu’au sommet.
Depuis le sommet du Truc de la Truque, Sylvanus, émerveillé, découvre l’océan immense.
Au bord de la plage, un passeur fait payer la traversée jusqu’aux bancs de sable.
Sylvanus fait la traversée dans une pirogue en bois. Il est inquiet.
Sylvanus rencontre un druide gaulois et lui demande son avenir : sera-t-il empereur ?
Elle rajoute des vignettes pour illustrer chaque mot du lexique et chaque carte.
Les fiches de connaissance s’accumulent, les rencontres avec les responsables de musées sont motivantes, en particulier :
- Anne Zieglé au musée d’Aquitaine,
- Maud Nicolas à Andernos-les-Bains,
- Bernard Dubos à Sanguinet.
Notre idée de proposer des circuits de découverte sur fond de carte libre d’Open Street Map chemine, rencontre un franc succès chez RyXéo et au sein de l’association ; elle nous enthousiasme. Fanny s’approprie l’outil avec une facilité déconcertante et découvre « MapOuest ouverte » qui répond à nos attentes. C’est moi qui n’arriverai pas à suivre le rythme ; je repousserai les enregistrements d’audio-guides et de raconte-moi aux vacances. Je me dis que nous pourrons les faire cet été à plusieurs, en collaboration, en suivant les pistes de Fanny :
Il me semble que les QRCodes devraient pointer sur le fichier audio SEUL (ça marche très bien, j’ai testé) pour que le « visiteur » ait le nez en l’air et pas sur son portable…. Qu’en penses-tu ?
Ce qui reviendrait donc à pointer les QRCodes sur les fichiers audio, excepté celui qui pointe sur le « raconte-moi » récapitulatif, qui pointerait directement sur l’article (et les liens sur les autres articles).
La semaine de la soutenance approche, c’est le moment pour Fanny de se consacrer aux photocopies et aux « livrables », aidée par G. Dubos de RyXéo pour les nombreux pliages-découpages. Les exemplaires du livre imprimé sont arrivés ; soulagement, pas une seule coquille !!! Merci aux relecteurs.
Pendant ce temps, je continue le brouillon des dernières fiches, un peu déçue par la dernière campagne de photographie à Dax où nous n’avons pas eu accès à la crypte archéologique (ouverture l’après-midi seulement).
Je prépare une dizaine de modules pour les logiciels de la solution AbulÉdu le week-end du 20 juin entre deux rencontres aux Journées de l’archéologie.
Les interventions, nombreuses et de qualité, des membres de l’entreprise et de l’association (par exemple pour deux versions de « Raconte-moi l’histoire du druide Pilatorax ») entourent Fanny, qui apprécie ce soutien en cette période de stress et comprend mieux la force des logiciels libres.
Pas besoin de vous dire que la soutenance a recueilli les félicitations du jury et que Fanny a eu le cran de revenir ensuite deux jours à RyXéo pour terminer la mise en page des dernières fiches (Dax) et les dernières cartes, et pour aller les imprimer à l’ESAA. Arnaud Pérat prend même le temps de donner vie par un pliage en papier (papertoy) au passeur gaulois.
Un grand merci. Longue vie au projet.